Description
SCHATZGEYER, Kaspar Schatzger, ou Casparus Sasgerus, dit (1463-1527)
Scrutinium divinae scripturae, pro conciliatione dissientium dogmatum circa subscriptas materias. De gratia & libero arbitrio. [De] fide & operibus / [De] peccato in bono opere / [De] exordio verae poenitentiae / [De] meritorio actu liberi arbitrii / [De] sacrificio novi testamenti / [De] sacerdotio novae legis / [De] communione sub utraque specie / [De] baptismo & libertate christiana / [De] votis & statu monasticorum.
S. l. [Augsburg], s. n. e. [Siegmund Grimm (ca 1480-1530) et Marx Würsung ou Wirsung (ca 1460-fin 1520/21, établis en 1517), s. d. [prob. 1522]. Un volume in-4° (156 x 199 mm) de 108 folios, soit 1 folio de titre, 2 pour l’introduction de Conrad Pellicanus, 1 blanc et 104 de texte, avec une pagination manuscrite ultérieure de [2]+1-213+[1bl].
Demi-reliure monastique à coins du XVIIIe siècle en peau de truie et plats de papier moucheté à la colle, dos à nerfs avec étiquette de titre manuscrite. Reliure en parfait état, à part que le plat supérieur est très, très légèrement frotté. Quelques piqûres de vers sans gravité à l’intérieur de l’ouvrage.
Etiquette typographique rectangulaire sur le premier contreplat : « [B]ibliothecae FF. Min. Conventualium, Lucernae ad B. V. Mariam in Augia » et marque manuscrite au haut du recto du second folio : « Bibliotheca Franciscanorum Conventual[ium] Lucernae ». Il s’agit du couvent de franciscains fondé à Lucerne sur la rive gauche de la Reuss en 1269 et qui perdura jusqu’en 1838, et de son église gothique, au vocable de « Santa Maria in der Au ». Autre ex-libris manuscrit, sur la page de titre : « F[rater ?] Fr[anciscus ?] Cara[?] », probablement un religieux de la même maison.
Kasper Schatzger, plus tard Schatzgeyer (Landshut, ca 1463-Munich, 1527), religieux franciscain, gardien du couvent de Munich, puis provincial de l’Ordre pour la Haute-Allemagne de 1514 à 1517 (?) et de nouveau en 1520, fut un vibrant adversaire des thèses récemment formulées par Luther : « Le théologien franciscain a une notion très surnaturelle de l’Eglise : elle est pour lui autre chose et plus qu’un appareil juridique ; sa conception du Corps mystique est extrêmement proche de celle de la Cité de Dieu chez S. Augustin : c’est l’organisme de grâce qui répond à la prédestination divine salutaire. Il défend la primauté du pape, niée par Luther, argument contre argument, mais il ne connaît pas une infaillibilité personnelle du pape ; pour lui, le pouvoir de décider en matière de doctrine revient au concile, l’idéal est que pape et concile soient unis. Schatzgeyer a une très haute idée de l’Ecriture sainte, ou de l’Evangile qui est, pour lui, coextensif, voire identique, à la Révélation. Selon lui, toutes les vérités nécessaires au salut sont dans l’Ecriture, mais on ne peut bien lire celle-ci que dans l’Eglise … » (Y. Congar, recension de H. Klomps, « Freiheit und Gesetz bei dem Franziskanertheologen Kasper Schatzgeyer », 1959). On le voit, un opposant à Luther très nuancé et diablement subtil, si subtil et si nuancé d’ailleurs, qu’il se mit en porte-à-faux avec l’église catholique !
L’auteur de l’introduction, Conrad Kürschner, dit Pellicanus, (Rouffach, 1478-Zurich, 1556), fut étudiant à Heidelberg à l’âge 11 ans, puis prononça ses voeux de Franciscain en 1494. Il étudia ensuite à Tübingen et fut ordonné prêtre en 1501. Lecteur du couvent des Franciscains de Bâle dès 1502, enseignant à Rouffach dès 1508, maître des novices franciscains à Pforzheim dès 1511, il fut enfin, de 1514 à 1517, secrétaire de Kasper Schatzgeyer. De retour à son couvent de Bâle la même année 1517, il y reprit son enseignement à l’université, fréquentant le cercle d’Erasme et se rapprochant de la Réforme dès 1522, qu’il adopta formellement en 1525, alors qu’il enseignait, sur demande de Zwingli, à l’école – réformée – de théologie de Zurich.
Selon Nikolaüs Paulus (« Kaspar Schatzgeyer, ein Vorkämpfer der katholischen Kirche gegen Luther in Süddeutschland », in « Strassburgen theologische Studien », volume III, 1er cahier, 1898, pages 144 et 51 n. 2), on connaît quatre éditions anciennes du Scrutinum : 1° Bâle, Adam Petri, mars 1522, in-4° de 108 folios ; 2° Cologne, Johann Soter, aux frais de Gottfried Hittorp, 1522, in-4° ; 3° Tübingen, Ulrich Morhart, 1527, in-8° ; 4° s. l. [Augsburg], s. n. e. [Grimm & Wirsung], s.d. [ca 1520], in-4° de 108 folios (d’après les indications bibliographiques de l’exemplaire 4 TH H 899 de la Staats- und Stadtbibliothek Augsburg). L’originale serait celle de Bâle et l’anonyme, la nôtre, ne peut dater de 1520, mais plus probablement de 1522 également.
