Description
LYDIS, Mariette (ill.) / MAC ORLAN, Pierre (préface)
Criminelles. 24 eaux-fortes de Mariette Lydis.
[À Paris, aux dépenses de l’artiste, 1927]. Un volume, 24,5 x 30 cm, 3 pages d’introduction de Mac Orlan + 1 page de justificatification + 24 eaux-fortes de Mariette Lydis à pleine page, avec un petit texte collé sous chaque gravure, identifiant la criminelle et son crime, avec parfois un mobile.
Tirée à 75 exemplaires seulement, celui-ci est l’un des 64 exemplaires sur Arches numérotés (n° 39), après 11 exemplaire sur japon Impérial. Contrairement à ce qui est indiqué dans la justification, aucun exemplaire ne semble avoir été signé par l’artiste.
Reliure en toile grise d’éditeur à rabat, fermée avec des lacets en mailles de fer, plat illustré d’une sorte de fenêtre de prison en noir, avec le titre manuscrit en blanc.
Rabat inférieur détaché, autrement ouvrage en très bon état.
«Criminelles est un album qui donne à voir le portrait de 24 meurtrières. Un petit texte figurant sous chaque gravure identifie la criminelle et son crime, avec parfois un mobile. Cette prison de papier regorge ainsi d’empoisonneuses, de mères infanticides, de violeuses et tueuses d’enfants, de meurtrières (par appât du gain ou par plaisir) et d’une pyromane. Les femmes croquées sont de tous âges et classes sociales. Les légendes insistent parfois sur la sexualité de ces femmes : on trouve des mentions de lesbianisme ou de bisexualité, certaines ont une “sexualité violente” ou s’adonnent à des pratiques sadiques (la 24e et dernière eau-forte est consacrée à “la comtesse Diane, appelée Dominatrix“).
S’agit-il d’une œuvre de fiction ? On voit bien l’intérêt d’utiliser l’art pour dénoncer, en la mettant en scène, la violence de crimes sordides d’autant moins acceptables qu’ils sont le fait de femmes. Comme on ne sait quasiment rien de la genèse de cet album, l’hypothèse fictionnelle a longtemps été privilégiée… jusqu’aux recherches de Camille Barjou (Camille Barjou “Des femmes illustratrices dans l’entre-deux guerres : Marie Laurencin, Mariette Lydis et Hermine David” ). Nous apprenons ainsi que les meurtrières présentées dans l’album sont peut-être des détenues de la prison Saint-Lazare que l’artiste serait allée visiter ; comme elle est allée dix années plus tard à l’hôpital Sainte-Anne pour dessiner des femmes « folles » en vue d’une nouvelle série de gravures. Mariette Lydis crée en tous cas un semblant de réalisme en agrémentant chaque gravure d’un petit texte dans le style des coupures de presse. Il ne s’agit toutefois que d’hypothèses, et l’ambiguïté ne sera jamais totalement levée». (Juliette Eyméoud (15 novembre 2023). “Criminelles”, les eaux-fortes de Mariette Lydis. L’effet Marguerite. Consulté le 26 juin 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/m2uw.