Description
[CANT HANET, Jean-Baptiste, dit CLERY].
Journal de ce qui s’est passé à la tour du Temple pendant la captivité de Louis 16 Roi de France, Par Mr Cléry valet de chambre du Roi.
Un volume in-8 manuscrit : 18,5 x 22,5 cm, 2 bl., 2 ff. n. chiff. [dessin en frontispice, titre], 94 ff. pag. 1 à 188 [Copie du Journal], 2 ff. n. chiff. [Nota].
Copie manuscrite d’agrément, exécutée au début du XIXe siècle, du fameux Journal de Cléry, basée sur l’édition originale de 1798 avec quelques changements. Volume entièrement calligraphié à la plume offrant une écriture très lisible. Exemplaire enrichi d’un dessin naïf de la tour du Temple inspiré du frontispice de l’édition imprimée. Certains passages suivent approximativement le texte original (absence d’un mot ou légères corrections stylistiques).
Reliure de l’époque en demi-basane maroquinée rouge. Dos lisse avec titre en capitales dorées et orné de filets, frises et fleurons dorés. Plats recouverts de papier rouge brique rappelant le maroquin à long grain et encadrés d’une frise végétale dorée.
Trois estampilles aux armes des Bourbons, sur la page de garde, la page de titre et vo de celle-ci. Bien qu’absentes des recensions d’Albiero et Josserand & Bruno, ces estampilles plaident pour une provenance royale. (Pierre Josserand, Jean Bruno, Les estampilles du Département des imprimés de la Bibliothèque nationale, Paris : 1960 / Laura Albiero, Les estampille de la BnF, Paris : 2020).
Inscription manuscrite au crayon sur la page de garde : « Acheté par mon père à l’Hôtel des Ventes vers 1865 ».
Pied de la page de titre découpé et coins légèrement émoussés, sinon l’ouvrage est en bon état, sobrement mais élégamment revêtu.
Jean-Baptiste Cant Hanet, dit Cléry (1759-1809) a été le valet de chambre du duc de Normandie à Versailles et aux Tuileries. En 1792, il passe au service du roi Louis XVI, alors emprisonné à la tour du Temple avec sa famille. À ce titre, il est le témoin privilégié des derniers jours du roi de France et de sa femme, avant leur exécution sur l’échafaud en janvier et en octobre 1793. Son Journal est une source incontournable sur l’histoire de la famille royale de France.
Le catalogue de la vente Cléry de 1896, qui a dispersé les biens réunis par l’ancien valet de chambre de Louis XVI, mentionne l’existence de trois copies du Journal (Le Verdier, p. 17) : le « Livre-journal de Cléry », le « manuscrit brouillon », et le « manuscrit mis au net ». Ce dernier a été présenté par Cléry lui-même à la chancellerie impériale à Vienne en 1795, puis en 1797 au comte de Provence, qui y inscrit le fameux vers de Virgile : « Animus meminisse horret » (« Mon esprit frémit d’horreur ») ; il a par la suite servi à l’impression de l’édition originale. En mains privées depuis 1896, le « manuscrit mis au net » est reparu très récemment à Paris lors d’une vente aux enchères. Selon toute vraisemblance, le carnet présenté ici ne provient pas de la famille Cléry. (P. Le Verdier, « Les reliques de la famille royale et les descendants de Cléry », Revue des Questions historiques, Paris, 1896, pp. 264-280).
Le Journal de Cléry a été imprimé pour la première fois à Londres en 1798, en plusieurs livraisons, par Baylis à Greville Street, suscitant immédiatement plusieurs contrefaçons, ainsi qu’une traduction en anglais. L’ouvrage sera réimprimé pendant tout le XIXe siècle, ainsi qu’au XXe, devenant l’un des textes historiques les plus connus de la période révolutionnaire. Le succès de ce livre fera qu’il sera volontiers recopié, notamment dans les cercles royalistes.
Désirable copie manuscrite d’un texte légendaire sur le crépuscule de la monarchie française.