Description
FOURIER, François-Marie-Charles (1772-1837)
Théorie de quatre mouvemens et des destinées générales. Prospectus et annonce de la découverte.
A Leipzig [Lyon], s. n. e. [Pelzin], [7 avril] 1808. Un volume in-8° (132 x 205 mm) de [4]+425+[3] pages, très grand tableau dépliant en page 56.
Reliure de l’époque en demi-basane marron à coins, dos lisse orné de filets, pièce de titre rouge, tranches jaunes.
EDITION ORIGINALE TRÈS RARE du premier traité de Charles Fourier (Besançon,1772-Paris, 1837), où il expose sa conception du « mouvement universel [, qui ] se divise en quatre branches principales […].
1° le mouvement social : sa théorie doit expliquer les lois selon lesquelles Dieu régla l’ordonnance et la succession des divers mécanismes sociaux dans tous les globes habités.
2° le mouvement animal : sa théorie doit expliquer les lois selon lesquelles Dieu distribue les passions et instincts à tous les êtres de création passée ou future dans les divers globes.
3° le mouvement organique : sa théorie doit expliquer les lois selon lesquelles Dieu distribue les propriétés, formes, couleurs, saveurs, etc., à toutes les substances créées ou à créer dans les divers globes.
4° le mouvement matériel : sa théorie déjà expliquée par les géomètres modernes, a fait connaître les lois selon lesquelles Dieu régla la gravitation de la matière pour les divers globes ».
A partir de ce cadre de base, Fourier reconstruit l’évolution des sociétés humaines, passées, présentes et, surtout, futures, dans un « exposé incomplet, bancal, déséquilibré de son système de pensée » (Gaston Bordet), fourmilllant d’incises, de notes de pied de page pléthoriques, d’additions et de développements multliples. Paru alors que le régime impérial était à son apogée – on y note une anglophobie qui aurait pourtant dû plaire au pouvoir en place – l’ouvrage se révéla néanmoins un insuccès total, et les « Six mémoires sur l’attraction passionnée […], chacun d’environ 150 pages » (annoncés en page 425), destinés à compléter la « Théorie des quatre mouvements », ne verront pas le jour, faute de souscripteurs. Quoi qu’il en soit, elle reste un monument fondamental de celui que Karl Marx et Frédéric Engels considéraient comme une figure du « socialisme critico-utopique ».