Description
CHATEAUBRIAND, François-Auguste-René de (1768-1848)
Génie du Christianisme, ou beautés de la religion chrétienne ; par François-Auguste Châteaubriand. Tome premier [- quatrième] / Appendice du génie du Christianisme ; par François-Auguste Châteaubriand. Tome cinquième.
A Paris, chez Migneret, imprimeur, rue du Sépulcre, F[aubourg] S[aint] G[ermain] no 28. An X-1802.
Au total cinq volumes in-8° (130 x 200 mm) de X+291+[1bl]+[4, chiffrées 393-396] / [4]+342 / [4]+304 / [4]+352+[4, chiffrées 341-344] / [4]+85+[1bl]+14+[2bl]+14+75+[1bl] pages. Au volume I, la pagination passe de 274 à 279, sans manque, les pages 275 à 278 ayant été, paraît-il, retran-chées avant parution par le ciseau d’Anastasie.
Cartonnages bradel bruns mouchetés de l’époque, dos ornés de filets, pièces de titre jaunes et pièces de tomaison vertes. Coiffes et charnières de l’ensemble et dos du volume V un peu frottés, coins émoussés, sans gravité. Tampon de bibliothèque non identifiable sur la page de titre du volume I, ex-libris manuscrits sur les gardes des volumes II à V : « J. Voruz » (Vaud, XIXe siècle). Bel exemplaire.
Edition originale de cette apologie du Christianisme qui parut opportunément le 14 avril 1802, six jours après que le Concordat avec le Saint-Siège eut été ratifié par le Corps législatif, Châteaubriand en ayant retardé la parution afin de faire coïncider les deux événements. Une première version du texte, de 48 pages environ, avait été rédigée au printemps de 1799, en réponse à la très irréligieuse « Guerre de Dieux » d’Evariste Parny (1753-1814) parue en janvier de la même année. Pour diverses raisons, la brochure ne parut pas et Châteaubriand – qui résidait alors à Londres – va progressivement remanier et amplifier son propos : le 19 août 1799, son texte est devenu un volume d’environ 430 pages, puis, le 25 octobre, un ouvrage de deux volumes de 350 pages (P. Christophorov : « La Genèse du Génie du Christianisme », 1952). Sa croissance se poursuivra les années suivantes, après le retour en France de l’auteur en 1800 et sa radiation de la liste des Emigrés le 21 juillet 1801. La France de Bonaparte s’étant alors officiellement (et provisoirement) réconciliée avec la papauté, Châteaubriand pouvait maintenant célébrer à son gré – dans un style absolument admirable – les beautés et les vertus de la religion chrétienne. L’ouvrage tombait à point nommé dans une société française démoralisée et lasse des excès révolutionnaires en tous genres ; ce fut un succès immédiat. L’éditeur Migneret prétendra en avoir vendu pour mille écus (3000 francs) en une journée.
Vicaire II, 281 ; Escoffier, 125 ; En français dans le texte, 206.
